Temps de pause - Temps présent et histoire
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- Catégorie : Autres textes
- Publication : vendredi 14 novembre 2008 12:09
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Temps présent et histoire
Le déni de réalité est à ce point développé par les protagonistes de l’industrie des programmes qu’il nous est difficile de tenir le cap de l’évocation du présent, une évocation qui engagerait notre désir de nous transformer. Comme l’histoire, il nous faut rendre présent, représenter. Au-delà des clichés colportés, en écoutant, tu as raison, ce que nos maîtres artistiques nous ont transmis.
Je me suis engagé très progressivement (je suis un paysan) dans la parole au cinéma comme épreuve de liberté (et non la parole comme vérité, le propre de l’imprécateur) : filmer des corps qui parlent.
Marcher avec.
En partageant, en pataugeant du verbe et ses questions douloureuses, avec celui que je filme, je m’implique dans le dire car clairement nous avons à y gagner au moment où nous le faisons.
Mais quoi donc ?
Expérience particulière du dépassement de soi ou plutôt tentative de lucidité. Moments à construire où la capacité à regarder l’histoire serait une capacité à entrevoir l’histoire à faire. Sans illusion.
Alors le soi construit avec l’autre, comme une borne devenue à peu prés visible, comme image d’une tentative étayée, à étayer de la réalité à conquérir, comme mise en danger de sa propre existence.
L’évidence que mon désir de construire du sens avec l’autre au moment où je l’écoute en dit plus que des leçons que j’aurais à communiquer.
Pour s’engager dans une écoute non complaisante, dans l’émergence de sens nourriciers, l’aveu de bricolage m’apparaît comme un préalable trop souvent occulté, le moindre des préalables.
N’est-ce pas ce double aveu, et de bricolage des réponses humaines, et d’une réalité qui nous échappe, qui actuellement rend le travail documentaire difficilement visible?
Je me suis engagé très progressivement (je suis un paysan) dans la parole au cinéma comme épreuve de liberté (et non la parole comme vérité, le propre de l’imprécateur) : filmer des corps qui parlent.
Marcher avec.
En partageant, en pataugeant du verbe et ses questions douloureuses, avec celui que je filme, je m’implique dans le dire car clairement nous avons à y gagner au moment où nous le faisons.
Mais quoi donc ?
Expérience particulière du dépassement de soi ou plutôt tentative de lucidité. Moments à construire où la capacité à regarder l’histoire serait une capacité à entrevoir l’histoire à faire. Sans illusion.
Alors le soi construit avec l’autre, comme une borne devenue à peu prés visible, comme image d’une tentative étayée, à étayer de la réalité à conquérir, comme mise en danger de sa propre existence.
L’évidence que mon désir de construire du sens avec l’autre au moment où je l’écoute en dit plus que des leçons que j’aurais à communiquer.
Pour s’engager dans une écoute non complaisante, dans l’émergence de sens nourriciers, l’aveu de bricolage m’apparaît comme un préalable trop souvent occulté, le moindre des préalables.
N’est-ce pas ce double aveu, et de bricolage des réponses humaines, et d’une réalité qui nous échappe, qui actuellement rend le travail documentaire difficilement visible?